Autisme et sensorialité
Les sens ont une grande importance pour les personnes avec TSA, puisqu’ils jouent un rôle central dans leur compréhension du monde extérieur et dans leur capacité à interagir avec celui-ci. C’est pourquoi Juggle propose un cycle de trois e-conférences autour de la sensorialité dans l’autisme.
Le premier rendez-vous a permis de découvrir les solutions apportées par l’objet et le mobilier, grâce à Ophélie Bénito, designer et fondatrice de Mollis.
Découvrons aujourd’hui le thème du deuxième webinaire, animé par Nicolas Raynal, avec Florent Legendre, psychomotricien et fondateur de Toutes Nos Différences.
Tout au long de ce webinaire, Florent Legendre partage avec nous ses connaissances, son expérience professionnelle et de nombreux exemples de personnes autistes qu’il a accompagnés vers une meilleure qualité de vie.
💡 Cette e-conférence est à découvrir sur la chaîne YouTube de Juggle ICI.
Comprendre les particularités sensorielles
D’un côté, nous avons l’acuité sensorielle qui définit le pouvoir de discrimination dans la perception d’un organe sensoriel. L’acuité est ainsi liée à l’organe : les yeux, les oreilles, etc.
D’un autre côté, nous avons la particularité sensorielle qui définit le niveau de traitement de l’information par le cerveau. De fait, la particularité est neurologique.
Nous identifions trois types de particularités :
- L’absence de tri neuronal, c’est-à-dire l’incapacité, pour la personne, à trier et hiérarchiser les informations. Chez ces personnes, toutes les informations sont traitées sur le même plan.
- L’hypersensibilité qui correspond à un seuil d’excitabilité du neurone plus bas que la normale. Chez ces personnes, la moindre information sera traitée et, qui plus est, de manière forte.
- L’hyposensibilité qui correspond à un seuil d’excitabilité du neurone plus haut que la normale. Chez ces personnes, l’information va avoir du mal à être traitée par les neurones, si bien qu’elles vont être en recherche de stimulation.
Voir et entendre
Les particularités sensorielles ont un impact direct sur le vécu de la personne avec TSA, notamment sur ses comportements. Tout d’abord, une particularité peut provoquer des douleurs, comme des maux de tête, mais également au niveau des oreilles et des yeux. En outre, le fait de devoir se concentrer pour éviter ces douleurs va demander une adaptation forte qui va entraîner de l’inconfort : fatigue, énervement, irritabilité.
Durant le webinaire, Florent Legendre aborde de nombreux exemples du quotidien qui illustrent les difficultés rencontrées par les personnes autistes au quotidien : l’éblouissement due à la lumière émise par l’écran d’un téléphone, la lumière qui traverse une vitre et se reflète sur un objet…
Accompagner les particularités sensorielles
Pour Florent Legendre, accompagner la personne avec TSA, c’est l’aider à mieux vivre au quotidien.
Pour cela, l’utilisation d’objets peut être très utile. Par exemple, porter un casque anti-bruit va permettre de pallier l’absence de tri neuronal. En d’autres termes : l’objet mécanique va aider le cerveau à mieux traiter l’information. Au niveau visuel, le port de lunettes de soleil ou d’une casquette va permettre à la personne d’avoir moins d’informations à traiter.
Par ailleurs, à l’instar d’un allergologue, le professionnel peut initier un programme de désensibilisation. Ici, il s’agira par exemple d’identifier les types de fréquences sonores qui posent des difficultés à la personne et de la confronter graduellement jusqu’à réussir à augmenter le seuil de tolérance, avec l’aide d’objets et de la structuration spatio-temporelle.
Finalement, c’est la généralisation dans l’environnement naturel qui permettra à la personne de mieux vivre quotidien ses particularités sensorielles. Et là, encore, le professionnel a son rôle à jouer pour accompagner la personne vers cet aboutissement.
👉 Le replay de cette e-conférence est dès aujourd’hui disponible sur la chaîne YouTube de Juggle. N’hésitez pas à le partager autour de vous !
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