Entretien avec Armand, psychologue pour enfants autistes

Handicap

par Juggle

Partez à la rencontre d'Armand Manukyan, psychologue auprès d'enfants autistes. Découvrez son métier et son regard sur le secteur médico-social.

Micro posé sur une table

Qu’est-ce que le métier de psychologue ? Comment l’exerce-t-on au sein d’unités d’enseignement autisme ? Pour répondre à ces questions, on est allé à la rencontre d’Armand Manukyan.

Armand Manukyan, psychologue auprès d’enfants autistes

Docteur en psychologie, Armand exerce actuellement au sein de l’association J-B Thiéry. Il partage son temps entre l’UEMA de Villers-lès-Nancy et l’UEEA de Laxou. Il est également référent numérique au sein de cette association.

Le métier de psychologue

Comment voyez-vous votre métier : une vocation, un heureux hasard ou une suite logique dans votre parcours personnel ou professionnel ?

Armand Manukyan : À la fois une vocation et une suite logique. Une suite logique d’abord parce que mon métier de psychologue s’inscrit dans un cheminement personnel de plusieurs années, bien que le secteur du handicap n’ait pas été une évidence première. Une vocation, dans son essence, parce qu’il constitue une part de mon identité.

Comment définissez-vous votre métier en une seule phrase ?

A.M. : Évaluer les composantes cognitives, affectives et relationnelles de l’individu et proposer un accompagnement adapté des difficultés observées.

Pouvez-vous nous raconter une journée type de votre métier ?

A.M. : Globalement les journées se résument à un accompagnement individuel d’enfants le matin, soit par de l’évaluation soit par de la proposition d’activités, et à des temps de rédaction, de réunions et d’entretiens avec les parents l’après-midi.

La transformation numérique permet de faire évoluer des modes d’accompagnement en offrant parfois de nouvelles façons de comprendre et d’agir auprès d’un public vulnérable.

Qu’aimez-vous le plus dans votre métier ?

A.M. : Analyser les situations et les défis rencontrés au contact des enfants, comprendre les enjeux relationnels et professionnels et proposer des pistes de réflexions et d’interventions.

Si vous deviez modifier ou améliorer une chose dans la pratique de votre métier, ce serait quoi ?

A.M. : Améliorer mes réflexes d’observation et d’analyse, affiner ma lecture des situations et des individus.

L’évolution numérique du secteur médico-social

Quel est votre rapport avec les outils numériques ?

A.M. : Dans ma pratique et dans la dynamique instaurée par J-B. Thiéry, j’utilise les outils numériques à deux niveaux. L’optimisation des tâches humaines et leur modulation pour s’ajuster aux profils et aux besoins de chacun. Néanmoins, je reste vigilant à une utilisation raisonnée de ces outils notamment du fait de l’isolement que certains d’entre eux peuvent engendrer.

Quel regard portez-vous sur la transformation numérique dans le secteur médico-social ?

A.M. : J’y porte un regard réaliste. Elle s’inscrit dans une politique de transformation à l’œuvre à l’échelle de la société, le médico-social n’est donc pas un secteur isolé. Au-delà de ce constat, elle apparaît nécessaire et pertinente pour moderniser un secteur parfois trop englué dans des pratiques ritualisées et obsolètes. Elle permet ainsi de faire évoluer des modes d’accompagnement en offrant parfois de nouvelles façons de comprendre et d’agir auprès d’un public vulnérable. Elle aide ainsi à faire sauter quelques barrières. Néanmoins, elle nécessite d’être éthiquement pensée et régulée. Nous nous engageons dans cette dynamique au sein de l’association J-B. Thiéry.

Avez-vous des appréhensions ou au contraire des espoirs concernant cette évolution ?

A.M. : Comme toute évolution, la transformation numérique se doit d’être raisonnée, c’est-à-dire évaluée. L’outil numérique peut susciter des aversions ou au contraire des attirances et reste donc à manier avec rigueur et méthodologie. Je pense qu’il faut être vigilant à organiser l’usage des outils numériques, comme c’est le cas au sein de l’association J-B. Thiéry, tant pour en dégager les nombreux bénéfices au service des usagers que pour reconnaître parfois leurs limites et leurs écueils.

L’avenir dans le secteur médico-social

Si vous vous projetez dans le futur, vous vous voyez où et comment dans 10 ans ?

Armand Manukyan : Cette question me paraît difficile à répondre car de nombreux évènements peuvent survenir d’ici là. Néanmoins, j’ai à cœur de m’engager encore davantage dans la mise en place de projets au service des enfants et de leurs parents, tout en contribuant à l’évolution des pratiques et des savoirs grâce à une activité de recherche scientifique.

(Propos recueillis en septembre 2022)

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Crédit : Adobe Stock

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